Dans un entretien accordé à Hubadviser, Maxime Havez, Group Chief Data Officer chez Crédit Mutuel Arkéa revient sur son parcours qui lui a permis de gravir les échelons de l’équipe data jusqu’à prendre la tête d’un Data Office d’une quarantaine de collaborateurs. Il nous explique comment la maturité Data s’est développée ainsi que sa vision du rôle de CDO.
Je suis Maxime Havez, j’ai commencé ma carrière chez Décathlon déjà dans la data. J’ai ensuite vécu quelques années à Londres où j’ai travaillé pour le Telegraph puis Virgin.
J’ai intégré le Crédit Mutuel Arkea en 2016 en tant que Data Scientist, puis responsable Datalabs, puis responsable Datalabs et innovation puis Chief Data Officer depuis début 2022.
J’ai voulu rejoindre le groupe car il y avait déjà certains fondamentaux Data. Un travail avait déjà été entrepris pour améliorer la qualité de données et construire une plateforme.
On m’a expliqué que l’ambition du groupe était d’exploiter la donnée, pour contribuer directement au business. Et c’est ce qui m’a plu.
On a énormément communiqué pour sécuriser des sponsors métiers avec qui on a pu collaborer. Nos premiers cas d’usage nous sommes partis les chercher, ils ne sont pas descendus vers nous.
Le passage Du Datalab au Data Office a pour raisons :
Aujourd’hui on a de nombreux cas d’usages data sur de nombreux volets comme le règlementaire, le recrutement de talents ou la relation client.
Selon moi, il ne faut pas opposer exploration et mise en production. Il faut passer par des phases de POC et dans le même temps impliqué la DSI pour parler de la gestion du RUN post mise en production.
Bien respecter ce cheminement d’étapes est décisif car si on parle de gestion de RUN trop tôt, on peut risquer de ne pas faire un projet qui aurait pourtant beaucoup de valeur. Il faut sentir les choses et beaucoup réfléchir à la dimension humaine.
Pour te répondre je dois te dire que je ne définis pas un nouveau cas d’usage comme la mise en production d’une nouvelle application sur le SI. Cela doit comprendre l’onboarding des métiers, la gouvernance et la gestion de cette application. Ce processus prend du temps, plusieurs mois minimums.
La gouvernance et l’acculturation.
Sur la gouvernance, la question de la gestion du RUN est un gros enjeu. Le point est de déterminer à partir de quand les équipes Data passent le relais à la DSI.
Sur l’acculturation, il faut rappeler une vérité : plus les métiers sont éduqués à la Data plus la mise en production est courte. En cas de faible maturité Data & Digital, ce processus est plus long.
En tant que CDO ce qui me prend le plus de temps c’est d’expliquer notre démarche Data globale. C’est rencontrer les data owners, faire tous les points de synchronisation avec nos relais data dans les différentes entités et former l’ensemble des collaborateurs. L’acculturation est mon principal enjeu pour 2023. Il faut que nous puissions accompagner l’ensemble du groupe dans cette transformation Data & IA. C’est ce qui va nous permettre d’atteindre les objectifs fixés.
Je trouve votre concept très bon car il permet d’échanger avec des pairs et des experts qui ont un feedback terrain.
Cela a beaucoup de valeur pour moi car le sujet Data est tellement nouveau, qu’on a besoin de s’appuyer sur des retours d’expérience concrets et éprouvés pour justifier des prises de décisions.
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