Retour d'expérience de Michel Dubosqueille, directeur associé chez X-PM.

Bonjour Michel, peux-tu te présenter s’il te plaît ? 

 

Je suis Michel Dubosqueille, directeur associé chez X-PM. Mon métier actuel est de staffer des DSI et des CDO pour les entreprises à la recherche de patrons pour leur IT et leur digital. Nos clients peuvent aussi être des entreprises qui vivent une crise comme une attaque cyber ou une urgence managériale.

J’ai fait toute ma carrière dans la tech. Quand j’étais jeune j’ai commencé par coder. J’ai fait du management d’équipes de développeurs, j’ai piloté des infrastructures des data center… J’ai été DSI Honeywell Europe et j’ai été VP chez Gartner pendant 6 ans.

Toi qui a accompagné plus de 300 DSI au long de ta carrière, quel est ton regard sur le métier de DSI ? Quels profils recherchent les directions générales en 2023 ?  

 

Je vais commencer par une vérité, le DSI est toujours en CDD, c’est un poste à mission.

Il doit donc se poser la question, quel est le problème qu’a l’entreprise actuellement, qu’est-ce qu’elle cherche ?

Il y a de la demande pour tous les profils de DSI. L’enjeu est de savoir sur quoi on est bon et qu’est-ce qu’on aime.

DSI ça veut dire beaucoup de choses. Et il y a différents types de DSI.

En fonction des entreprises, les directions générales recherchent plus un profil type D, S ou I.

Le D de Direction fait partie du comex et participe au business.

Le S est celui qui mène les projets de transformation du SI. Celui qui va par exemple mettre en place l’ERP ou basculer vers le cloud. Il est plus recherché quand les entreprises ont un problème d’intégration d’application, d’architecture, de direction de projets…

Pour le “I” tout le monde pense à Information, mais c’est le “I” de Informatique. Sa mission principale est d’assurer le fonctionnement de l’IT en veillant à contrôler les budgets.

 

Est-ce-que le même DSI peut occuper différents rôles dans son organisation ?

 

Ce que j’observe, c’est que le rôle des DSI évolue peu au sein d’une organisation. Il est difficile de passer d’un poste de type S à D par exemple.

Un DSI qui est sur le S en charge de la transformation du SI, même s’il réussit cette transformation, sera rarement mandaté sur un poste de transformation de l’entreprise.

Généralement les entreprises vont faire appel à un autre DSI ou à un CDO pour mener cette transformation.

Comment un DSI peut se positionner sur les sujets de transformation d’entreprise et non pas du SI ? 

 

Pour se positionner sur les enjeux de transformation d’entreprise, il faut une expertise sectorielle. Les DSI qui y arrivent le mieux sont ceux qui d’entrée de jeu se positionnent sur des enjeux métiers et ont une compréhension métier parce qu’ils ont un vécu dans la même activité ou sur la même verticale.

J’ai vu beaucoup de DSI voulant se positionner sur les enjeux de transformation d’entreprise, mais pour ça, il faut être prêt à faire beaucoup de politique et moins de technique. C’est un changement de paradigme et il faut être prêt à cela. On doit jongler avec des égos importants, des agendas cachés et ce que j’observe c’est que tout le monde n’est pas prêt pour cela alors que c’est une partie importante du job.

 

 

Quelle est la place de l’informatique et du digital en entreprise ? 

 

Les Directions générales ne veulent pas ralentir les investissements dans le digital et l’informatique. Elles ont compris que le digital peut donner une dimension métier plus intéressante, offrir une expérience client, un service, un produit qui ne pourrait pas exister sans la technologie. L’exploiter permet d’ajouter quelque chose à l’offre d’extrêmement rentable. On ne freine donc pas ces investissements. En 2023, un DSI dont l’objectif est de réduire les budgets va contre la marche de l’histoire. Il faut qu’il/elle se pose des questions sur lui ou sa direction.

 

On voit des entreprises de toute taille qui rapprochent digital et IT. Comment est-ce mis en place ? 

 

Quand c’est déclenché par la direction, le digital absorbe l’IT en général, car si on veut une transformation métier digital on va choisir celui qui a la connaissance des métiers pour prendre la main. La personne qui prend la main là-dessus comprend que l’informatique traditionnel est très importante et qu’il va falloir s’entourer. Le DSI devient le CTO et le bras droit du CDO. C’est la grande tendance. D’où le besoin de lucidité du DSI de savoir ce qu’il aime faire ce qu’il sait faire et ce qu’il veut faire. S’il veut être le CDO de l’entreprise, être au comex et en charge de la transformation, il faut qu’il bifurque vers les métiers, vers le digital et qu’il sorte de sa zone de confort

Sur le marché, quels sont les profils bankable ?  

 

La bonne nouvelle est qu’il y’a de la place pour tout le monde.

Maintenant pour trouver sa place il faut se poser les bonnes questions.

Quels sont mes points forts ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je sais faire ?

De la stratégie, du relationnel, de la tech, de la direction de projets…

Quels sont les profils en difficulté ?

 

La personne en difficulté c’est celle qui ne se connait pas, qui ne sait pas ce qu’elle aime ni ce qu’elle sait faire. Et qui ne connait pas la réalité du marché. Ceux qui sont sur le carreau sont ceux qui font une mauvaise analyse des deux. Il ne faut surtout pas choisir quelque chose qu’ils ont envie de faire là où le marché ne les attend pas.

Quels sont les salaires des DSI ?

 

Cela varie en fonction de la taille de l’entreprise.

Les salaires varient mais surtout la nature de la rémunération évolue selon le profil du DSI. Plus il est en charge de la transformation business, plus la partie variable est importante.

En fonction de l’atteinte d’objectifs, on peut aller de 10% à 50 %. du package.

Souvent quand on arrive à des postes de directions il y a des paquets d’actions gratuites. En fonction des résultats de l’entreprise et de la performance du collaborateur on lui attribue tous les ans un paquet d’actions gratuites. Qu’il peut revendre plus tard et qui sont très intéressantes économiquement.

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