Formation à la Data et à l'IA dans le secteur public : L’exemple de Singapour

Retour d’expérience

Le monde moderne connaît une transformation digitale sans précédent. Au cœur de cette révolution se trouvent la data science et l’intelligence artificielle (IA), des domaines qui redéfinissent notre façon de travailler, de vivre et d’interagir. Le secteur public, pilier fondamental de la gouvernance d’un pays, ne peut rester en marge de cette évolution. Pour continuer d’assurer ses missions d’intérêt général, le secteur doit prendre la vague de l’intelligence artificielle, en commençant en priorité par former ses ambassadeurs, les fonctionnaires. Sans des fonctionnaires formés et compétents, le secteur public ne pourra prendre la mesure des mutations provoquées par l’IA.

Si des géants comme Google, Amazon, Apple ou Meta dominent l’économie mondiale c’est parce qu’ils ont investit massivement et très tôt dans la formation de leurs employés notamment sur les sujets Data & IA. Depuis les années 2010, des états ont décidé d’adopter la même approche pour avoir des ressources capables de s’adapter aux évolutions technologiques du monde.

C’est notamment le cas de Singapour, qui depuis des années a réalisé de lourds investissements dans la formation de ces fonctionnaires.
Résultat : Singapour est considéré comme le second pays qui va le plus profiter de l’IA, juste derrière les Etats-Unis selon Capital Economics.

"AI Singapor" : un progamme gouvernemental d'envergure

Si Singapour est si avancé sur l’IA, c’est que depuis 2017, son gouvernement a lancé l’initiative « AI Singapore » (AISG). Son objectif principal est de catalyser, de surmonter et de soutenir la croissance de l’IA à Singapour. Pour atteindre ces ambitions, l’état Singapourien a construit une stratégie basée sur trois axes :

les partenariats avec le monde universitaire,

les partenariats avec le secteur privé,

la formation des fonctionnaires.

La formation des fonctionnaires : clef de voûte de "AI Singapor"

La formation des fonctionnaires singapouriens repose sur 6 piliers clés :

1) Des centres de formation dédiés : Singapour a établi des centres de formation spécialisés où les fonctionnaires peuvent suivre des cours intensifs sur l’IA, la data science et les technologies associées.

2) Une collaboration active avec les universités : des partenariats ont été formés avec des institutions académiques locales et internationales pour créer des programmes de formation sur mesure qui répondent aux besoins spécifiques des fonctionnaires.

3) Des programmes de formation continue : Singapour organise régulièrement des ateliers, des séminaires et des sessions de formation pour garantir que les fonctionnaires restent à jour avec les dernières avancées en matière d’IA.

4) Des formations pratiques : au lieu de se concentrer uniquement sur la théorie, une grande partie de la formation est axée sur l’application pratique. Les fonctionnaires sont encouragés à travailler sur des projets réels pour comprendre comment l’IA peut être utilisée pour résoudre des problèmes concrets du secteur public.

5) Des plateformes d’apprentissage en ligne : pour offrir une flexibilité maximale, de nombreux modules de formation sont également disponibles en ligne, permettant aux fonctionnaires d’apprendre à leur propre rythme.

6) Des échanges internationaux : certains fonctionnaires ont l’opportunité de participer à des programmes d’échange où ils peuvent travailler ou étudier à l’étranger, apprendre des meilleures pratiques internationales et voir comment l’IA est utilisée dans d’autres contextes gouvernementaux.

Pourquoi le secteur public français doit s'inspirer de Singapour ?

Bien que la France n’est pas en reste sur la formation de ses fonctionnaires, l’état français doit accélérer ses efforts pour compenser son retard et cela pour plusieurs raisons :

1) Augmenter l’efficacité opérationnelle : l’IA peut aider à automatiser et à optimiser de nombreux processus administratifs, réduisant ainsi les délais et les coûts.

2) Améliorer la qualité des services : l’IA permet de mieux comprendre les besoins des citoyens, offrant ainsi la possibilité de services plus personnalisés.

3) Attirer les investissements : dans une économie mondialisée, être à la pointe de l’innovation technologique renforce la position d’un pays sur la scène internationale. La France a sû attirer les capitaux étrangers ces dernières années, l’adoption de l’IA à grande échelle doit augmenter l’attractivité de la France.

Conclusion

L’initiative AI Singapore offre une feuille de route claire sur la manière dont le secteur public peut adopter l’IA et la data science pour améliorer ses services et répondre aux besoins changeants des citoyens. Le secteur public français a tout à gagner à s’inspirer de ce modèle, en investissant dans la formation de ses fonctionnaires et en adoptant une vision tournée vers l’avenir.

Pour contribuer à cet enjeu, Hubadviser propose aux acteurs du secteur public des programmes de formations ambitieux qui reprennent les meilleures pratiques du Programme AI Singapore.